Après Kutsi wawetche sur le Sida et Anyibu sur le harcèlement sexuel, le rappeur et militant pour les droits de l’enfant, Cheikh Mc, vient de sortir Halala nae sur le thème des agressions sexuelles faites aux enfants. “Il est grand temps, lance-t-il, de penser à soutenir les familles des victimes dans cette société où l’on est, malheureusement trop souvent, jugé en fonction de son statut et de son rang”.
Le rappeur engagé et militant pour les droits de l’enfant, Cheikh Mc, a sorti vendredi dernier sur les plateformes légales, Halala nae, un clip animé sur le thème des viols et agressions sexuelles faites aux enfants. Dans ce nouveau morceau, Cheikh Mc n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a haussé le ton, notamment, en recourant à un langage cru mais, selon lui, adaptés à la gravité de la situation. On estime qu’actuellement, 54% des détenus aux Comores, seraient des prédateurs sexuels.
“J’ai choisi d’opter pour des mots forts afin d’attirer
l’attention au maximum sur l’intensité atteints par ces actes
désastreuses. Il est temps de choquer un peu plus pour espérer faire
bouger les mentalités. Le travail de sensibilisation a aidé à franchir
un palier. Aujourd’hui la population commence à comprendre la nécessité
de dénoncer ces actes ignobles notamment à travers le réseau sociaux. Le
problème réside dans le fait que la justice va rarement jusqu’au bout”,
s’inquiète le compositeur de Kutsi wawetche sur le sida.
Neuf ans après cette composée qui avait ému plus d’un, Cheikh Mc
reste toujours actif sur la scène de la lutte pour la protection des
droits de l’enfant. Il ne manque pas d’imagination quand il s’agit de
sensibiliser.
De maloya et de djaliko
Pour ce clip animé, Le Cheikh a su traiter ce fléau à travers les cas les plus récurrents. Pour ce faire, il a choisi de recourir au gungu ce genre de la littérature traditionnelle comorienne destinée à dénoncer publiquement les personnes coupables d’actes particulièrement répugnants “afin de pousser la honte à changer de camps”. Il a mis sur écran deux gungu qui dénoncent les violences fait en milieu scolaire et dans le circuit familial. “Ye mwana ngurendwa ziyo, ye shemeza nguroswa mbiyo. Aanyibu ha vaziwayo, wutugu wu pvisawo muwo”, révèle le texte.
Pour révéler au maximum au grand jour, ce fléau qui touche
presque toute la planète, le créateur du Label Watwanya production a
opté pour un genre musical de la région du sud-ouest de l’Océan indien
fait de maloya, très rependu à l’île Maurice et à la Réunion, et de
djaliko bien de chez nous.Verdict, en moins d’une journée, Halala nae a
touché plus six mille personnes rien que sur Youtube.
“Il est important de soutenir les familles des victimes dans
cette société où l’on est, malheureusement trop souvent, jugé en
fonction de son statut et de son rang. Au lieu de se mettre du côté de
la famille de la victime pour essayer d’amoindrir leur douleur, on
assiste à des réactions incompréhensibles dans lesquelles, elles sont
sévèrement jugées”, déplore, enfin, le rappeur.
Source : Mahdawi Ben Ali/Alwatwan
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