«Je laisse à d’autres, plus compétents et plus objectifs, le soin de dresser ta biographie exaltante et exemplaire pour nous tous…»
Mon frère, mon fidèle ami, tu aurais pu vivre encore un peu, on aurait continué à bavarder, à blaguer, à se taquiner, à rire, parler de choses et d’autres… On aurait continué à sourire à nos femmes et jouer avec nos petits-enfants, on aurait continué à admirer la beauté des choses… Nous aurions continué à parler des choses futiles de ce bas-monde et des choses éphémères de la politique… On aurait continué à refaire le monde en l’imaginant meilleur… On aurait pu continuer à rêver d’un Archipel des lumières, caresser le rêver d’une société ouverte, débarrassée de l’ignorance, de l’intolérance et des égoïsmes…
Tu aurais pu, surtout, poursuivre l’œuvre que tu as commencé il y
a de cela trente-six ans! En 1986, tu as eu, avant les autres, la belle
idée de la création d’une école qui puisse préserver un enseignement de
qualité, à un moment où l’école publique commençait déjà, à battre de
l’aile.Avec tes aînés et anciens maîtres, Damir Ben Ali, Issihak
Abdourazak, les regrettés Ahmed Abdallah Himid, sans oublier «Ustadh»
Cheikh Ahmed Saïd Ali. Dans cette noble aventure, tu as associé quelques
amis qui ne faisaient partis de la communauté éducative, pour poser les
premiers jalons du Groupe scolaire Fundi Abdoulhamid, le Gsfa, en
hommage à l’un des premiers instituteurs comoriens, Fundi Abdoulhamid.
Tu en as fait l’école de l’excellence qui a formé l’élite comorienne
d’aujourd’hui et continue de préparer celle de demain.
En 2015, à l’élection municipale, nous étions quatre amis qui
avions eu l’ambition, sans doute démesurée, de faire de notre capitale,
une ville moderne et ouverte. Sans hésiter, nous t’avons choisi pour
conduire la liste «Moroni ya Lewo na Maudu», parce que tu étais le plus
approprié d’entre nous!
Mon frère, mon fidèle ami, c’est dans la
tristesse et la douleur de ton départ prématuré que je remémore, par
l’encre de mes larmes, les moments de partage des joies et des peines,
de fraternité et de convivialité, de solidarité et de complicité. Je
laisse à d’autres, plus compétents et plus objectifs, le soin de dresser
ta biographie exaltante et exemplaire pour nous tous…
Mon frère, mon fidèle ami, tu aurais pu vivre encore un peu avec
nous, dans la beauté des choses éphémères de ce bas-monde, mais الله ,
le Créateur de l’univers et de l’humanité a appelé à lui, sa créature.
Pour ton désir de justice et ton amour des autres, une place de choix
t’est réservée dans son paradis éternel, إِنْ شَاءَ ٱللَّٰهُ … Adieu Ali
!
Source : Alwatwan / Saïd Omar Allaoui
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