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Rachad 23 juin 2015

salwamag

« Il s’agit d’apporter notre pierre à l’édifice pour soigner cette image et à montrer que tout n’est pas mort dans le pays ».

 

« Salwa, la femme Comorienne » est une page qui retient l’attention de plusieurs usagers comoriens du réseau social Facebook. La page publie des portraits de personnalités féminines des Comores, des articles…etc. Pour en savoir plus, Mlimengu s’est entretenu avec Faraenti Abdallah Mgueni, celle qui diffuse quotidiennement les informations sur cette page. Ancienne présentatrice du journal à l’ORTC, cette mère de deux enfants a fait des études de Lettres Modernes à l’Université Paris 13. Elle a également suivi des formations en journalisme dans la région de l’Océan Indien et en France. Titulaire d’un diplôme de santé (assistante d’infirmière) obtenue aux Etats Unis, Faraenti était chargée de communication à la mission des Comores auprès des Nations Unies à New York.

 

Mlimengu : Depuis plusieurs mois, Salwa-Mag est apparu sur facebook, qui est ce ?

 Abdallah Mgueni Faraenti : Salwa-Mag est un magazine. Nous sommes une équipe de 5 personnes. Je suis la directrice de publication et la conceptrice. Je suis mariée et mère de deux garçons de 6 et 3 ans. Agée d’une trentaine d’année, je vis aux Etats-Unis avec mon mari et mes enfants où je travaille dans une compagnie qui vend des téléphones portables.

M : qu’est-ce qui vous a motivé à créer ce magazine ?

A.M.F : Les raisons qui m’ont poussée à créer ce magazine sont multiples mais je vais vous citer juste une que je trouve primordiale. Comme vous le savez, notre pays souffre d’une mauvaise image à l’extérieur et pourtant, les bonnes initiatives individuelles ou collectives ne manquent pas. Il est donc temps de parler des Comores autrement, sortir des clichés. Voilà d’où vient l’idée de lancer Salwa-Mag. Il s’agit d’apporter notre pierre à l’édifice pour soigner cette image et montrer que tout n’est pas mort dans le pays. Les Comores, ce n’est pas seulement la pauvreté et les crises institutionnelles, il faut mettre en exergue la richesse physique et intellectuelle de l’archipel. On a décidé tout simplement d’adopter la « positive attitude » en passant par la femme.

M : Pourquoi justement passer par la femme comorienne pour un tel objectif ?

A.M.F : Nous avons choisi la Femme pour appuyer et mener cette vulgarisation pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que les Comores ont une société matriarcale et matrilinéaire. La femme comorienne bénéficie plus de droit et de notoriété que l’homme. D’ailleurs, une enquête de Thomson Reuters, sur les droits des femmes dans les pays de la Ligue arabe, classe l’archipel des Comores au premier rang. L’archipel des Comores est donc selon l’agence, le meilleur pays arabe où il fait bon d’être une femme. Une étude qui confirme les privilèges dont jouissent les Comoriennes qui pourraient faire des jalouses. Une telle consécration ne pouvait pas nous laisser indifférentes. Ensuite, la Femme comorienne présente une beauté inouïe qui est le résultat d’un métissage africaine, indienne et arabique. En plus, sa cuisine est unique par sa diversité. Et elle est active et malheureusement peu visible à cause de la tradition. Enfin, nous avons choisi la femme parce que les recensements successifs montrent que la population comorienne est composée de plus de femmes que d’hommes.

M : Pourquoi le prénom Salwa ?

A.M.F : Salwa, c’est tout simplement le prénom de ma mère. J’ai choisi ma mère pour lui rendre un grand hommage. Pour moi, c’est un vrai modèle, malgré qu’elle n’ait pas pu faire des études supérieures, elle s’est battue comme une lionne pour nous élever. Aujourd’hui, je dis merci maman.

M : Comment vous vous y prenez pour pouvoir publier des articles ? Rencontrez-vous des difficultés ? Lesquelles ?

A.M.F : Une très bonne question. Moi et mon équipe nous nous battons tous les jours pour alimenter la page et pourtant c’est un travail non rémunéré en tout cas pour l’instant. En même temps, chaque membre de l’équipe travaille à coté pour nourrir sa famille et payer les factures dont l’Internet que nous utilisons. La deuxième difficulté se trouve être le problème de toucher quelqu’un aux Comores. Parfois, on programme quelqu’un et la personne n’a pas de connexion pour envoyer la photo ou le texte, pas de courant pour se connecter alors que nos lecteurs attendent et ignorent ces aléas. La plupart du temps, nous sommes obligés de prendre celles qui sont à l’extérieur. J’ai une bonne liste de femmes qui méritent vraiment de passer dans Salwa-Mag, à qui j’ai envoyé le questionnaire depuis deux mois et qui malheureusement n’ont pas répondu. Donc, je demande toujours de la patience et de l’indulgence à nos lecteurs.

M : Pensez-vous que Salwa-Mag paraîtra un jour en version papier ?

A.M.F : Effectivement, Salwa-Mag paraîtra en version papier et sera vendu dans 4 ou 5 pays. Nous sommes dans les préparatifs. D’ailleurs, je prends l’occasion d’inviter les annonceurs à prendre contact avec nous rapidement s’ils envisagent de paraître dans le prochain numéro.

M : combien de temps devrons-nous attendre pour le lire en version papier ? Sera-t-il hebdomadaire, mensuel ou annuel ? 

A.M.F : Dans peu de temps, nous allons lancer le premier numéro de Salwa-Mag aux Etats-Unis et Canada, ensuite en France et à Moroni. Salwa-Mag paraîtra deux fois par an en version papier par contre nous allons continuer le combat sur la page facebook « Salwa, la femme comorienne », en vous faisant découvrir, la beauté et la bonté de la femme comorienne ainsi que son combat quotidien.

 M : comment imaginez-vous ce magazine d’ici cinq ans ?

A.M.F : Salwa-Mag d’ici 5 ans, je préfère garder le secret mais si nous sommes en vie d’ici là je l’imagine grandiose… Bientôt le site Web Salwa .com que nous mettrons en place bientôt incha allah. Avec toutes les rubriques: cuisine, santé, sport, culture, politique et un espace de recherche que la future génération comorienne s’y retrouvera pour ses repères.

 

Propos recueillis par Natidja HAMIDOU

http://mlimengu.com.