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Rachad 1 août 2014

salim

 

L’artiste Salim Ali Amir a donné deux concerts, le jour de l’Aid-el-fitr au Foyer des femmes de Moroni et le lendemain, mercredi 30 juillet, au stade d’Itsandra-mdjini. Les deux manifestations musicales ont été entièrement consacrées au twarab, une première selon le chanteur. Lors du dernier concert, Salim Ali Amir a tenu à remercier tous ses sponsors.

Avant d’entamer la première chanson, Salim nous a servi un délicieux morceau instrumental de bal’ashraf qui a vu se précipiter sur la scène quelques mordus de twarab armés de leur bakwera. Un autre spectateur, voulant à tout prix danser, a emprunté la béquille du voisin… L’un des plus grands chanteurs comoriens, qui a su traverser les générations nous a fait du très grand Salim Ali Amir. Ce live consacré exclusivement au twarab a encore prouvé que ce genre musical, intrinsèquement lié à notre culture, avait encore de beaux jours devant lui. Les Comoriens éprouvent à son endroit un amour inconditionnel.

L’influence de la musique occidentale et continentale n’y a rien changé. Salim Ali Amir nous a raconté, mercredi, une histoire. L’histoire du pays. Il a parlé de ses travers mais aussi de sa beauté.

De la beauté de l’une de ses enfants. Dans Anli na rahisi, une jeune fille est à l’honneur, celle qui est prête à renoncer à son amour pour cet homme parce qu’il est riche. Parce qu’elle a peur qu’on dise d’elle, qu’elle est vénale. Ou encore celle-ci où il fustige le mariage forcé avec Ndola. Il enchaine avec Anda, classique d’entre les classiques qui est accueilli avec une clameur. La foule se rue sur la piste, hommes comme femmes, chacun dansant à sa manière mais suivant un même rythme. Dans cette chanson, il critique le Grand mariage et sa folie dépensière. Interprétée par une de ses choristes, elle critique l’absence des danses traditionnelles qui faisaient sa beauté, et la prééminence de l’argent-roi. Des dettes qui s’accumulent tout au long d’une vie.

Ce concert avait des allures d’ambiance de boites de nuit, tellement il était festif. Quelques pas de Ndombolo sont esquissés par des jeunes «conquis», par ceux qui pensaient que la musique twarab était une musique de vieux. L’Amour, mercredi soir, était à l’honneur, dixit l’artiste. Avec Mahaba ya sitarani, il dit à sa bien-aimée que «ce qui te tracasse est ce qui m’empêche de dormir». Mais qui donc est sa muse?

Peut-être est-ce cette «Mwanzahara» à qui il donne des «Rendez-vous» et à qui il dit, «faisons-nous plaisir mais dans les liens sacrés du mariage». La chanson-phare de son dernier album, «M’ka ayece», a été l’occasion pour Salim Ali Amir de remettre les pendules à l’heure. Avant de commencer à la chanter, il a tenu à clarifier la situation tant il est vrai que différentes rumeurs circulaient à son propos: «je n’ai jamais composé de chansons dans le but d’insulter quelqu’un ou de le salir. Nous portons tous une part de ‘M’ka ayece’ en nous. Cette chanson est l’occasion de faire passer ce message: personne ne peut s’auto-suffire».

Ce petit discours n’a en rien ébranlé la joie des spectateurs à son annonce. Spectateurs qui ont exigé qu’il la chante une deuxième fois. Ce qu’il a accepté à condition que ce soit le public qui chante. Lui s’est contenté d’en mimer les paroles. Le public est extatique. Le concert a été une belle réussite. Il a parlé à tout le monde. Le public était autant composé de jeunes ados que de sexagénaires. Chacun y a trouvé son compte à voir le sourire de ceux qui étaient là.
 

Faïza Soulé Youssouf

Source: Alwatwan.