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Rachad 29 janvier 2015

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A voir les ordures qui s’entassent dans les deux principaux marchés de la capitale, Moroni, en pleine campagne électorale, l’on se demande si réellement le bien-être du citoyen comorien fait partie des objectifs de ceux qui tiennent les commandes. Sinon, comment comprendre que les deux pouvoirs qui se disputent la responsabilité de la capitale n’arrivent pas à trouver une solution aux ordures d’une ville d’environ 50.000 habitants ? La mairie et le pouvoir insulaire sont apparemment dépassés par la gestion des ordures qui menacent directement la santé publique de la population.

Depuis plusieurs mois maintenant, le ramassage des ordures ne se fait plus dans les quatre coins de la ville. Cependant, des opérations ponctuelles permettaient de débarrasser les marchés des tas de déchets de plusieurs jours, voire semaines. Ces opérations ont petit à petit cessé.

On a longtemps expliqué la «crise» en évoquant un problème de traitement au niveau du site, d’engins pour pousser les ordures dans le fossé également. Mais aussi des riverains qui refusaient qu’on aille déverser des ordures sur le site sans les traiter, les exposant aux maladies véhiculées par les mouches qu’attirent ces déchets non traités.

Dans ce dossier, les uns accusent les autres, mais l’on n’avance pas de solutions durables face à la problématique. Quelques jours avant le scrutin, le sujet s’était invité dans la campagne électorale. Relayé par les réseaux sociaux qui en avaient fait leurs choux gras. Le pouvoir insulaire était pointé du doigt. Accusée d’incapacité à trouver une solution face à un problème qui relève de sa compétence. Une priorité des priorités.

Des citoyens excédés avaient même barré la route au niveau de Mangani, au nord de la ville, avec de sacs d’ordures puantes amassés sur le trottoir depuis plusieurs semaines. Les autorités de l’île s’étaient déployées pour libérer la chaussée. Mais les marchés n’ont pas été pour autant nettoyés.

«C’est un endroit inévitable. Comment ne pas y venir ? Ailleurs, tu peux acheter les fruits et légumes, poissons et autres produits agricoles au supermarché, mais dans notre pays tout cela s’achète ici au marché alors que cet endroit est devenu dangereux pour la santé de tout le monde», se plaignait hier une dame qui s’adressait à un vendeur au marché de Volo-volo le nez bouché à l’aide d’un bout de son lesso. «Madame, achètes tout ce dont tu as besoin, ngassi harimwa yi kudratillahi », rassurait, le sourire au coin des lèvres, un vendeur, poursuivant «vois-tu, chère madame, nous sommes là tous les jours sans que personne ne s’en soucie».

Dans leurs échanges, le vendeur et sa cliente ont évité d’attribuer la responsabilité de cette situation à quiconque. Sans le dire, ils se sont compris que peut-être sont-ils embarqués dans un avion qui n’a tout simplement pas de pilote.

Saminya Bounou

Alwatwan

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