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Rachad 13 février 2021

Il avait une personnalité unique. Il était unique. Exemplaire et non inimitable. Homme de rupture et de passion. Homme au franc parler et à la « grande gueule », Amir Bobah est un être qui ne laissait personne indifférent.

Homme de rupture. Dans la société comorienne, la maladie est un tabou. L’âge aussi pour certains. Amir Bobah était parmi les êtres qui pouvaient mettre fin à ces mauvaises habitudes. Non pas par pure envie de dire, de s’afficher, de faire de la pub mais d’éduquer, d’inculquer et de banaliser. Diabétique, il n’a jamais cessé de faire comprendre les enjeux et les risques de cette maladie. Ayant attrapé le covid19 qui l’a emporté, il a fait preuve d’un grand courage.

Homme de rupture, Amir s’était engagé dès le début contre les dépenses ostentatoires du grand mariage comorien. Cette coutume est la conséquence de nombreuses incompréhensions : dette familiale, conflits entre époux et familles, fragilités des jeunes ménages…Amir Bobah s’est montré un homme de son temps, moderne tout en conservant une grande tradition comorienne, notamment l’élégance par son style vestimentaire.

Homme de passion. Passion pour les Comores, Amir a toujours affiché un engagement déterminé pour son pays. Engagé dans le combat pour une électricité durable, il a souvent dénoncé dans ses post Facebook le gaspillage des derniers publics et la mauvaise gouvernance. Ancien directeur de la caisse des retraites des Comores, il avait engagé une modernisation de ce service permettant notamment de solder la dette et le paiement régulier des retraites.

Passion pour la cuisine. Amir a été un homme qui avait le don de concilier saveur, esthétisme et repas équilibré. Sa cuisine était le résultat de nombreuses influences, arabo-persique d’où il tire son origine, l’Algérie où il a grandi, la France, sa deuxième partie et les Comores, ce mélange de sources indianoceanique.

Passion pour le paysage. Sa maison était un jardin d’Éden rempli de plusieurs fleurs bien taillées et bien entretenues.

Enfin, un homme pieux. Amir était un homme attaché à sa religion. Pratiquant, ayant accompli le pèlerinage, il diffusait souvent sur Facebook des doua permettant, selon les circonstances, de prier Allah.

Passion pour les photos. Amir Bobah a été un grand contributeur de l’histoire comorienne à travers les archives photographiques. Gendre de l’ancien député des Comores à l’Assemblée nationale française et co-président des Comores en 1978, le regretté Mohamed Ahmed, Amir n’a jamais cessé de diffuser des photos relatant l’histoire des Comores à travers les « Grands Hommes ».

Amir Bobah était un être touchant, attachant et humain. Il était un grand frère et ami pour lequel ses positions pouvaient susciter débat, controverses et richesse. C’est là où se cultive la richesse d’un homme, savoir, à travers ses post et sa parole, éveiller les consciences.

Passion pour la vie. Amir Bobah a été un vivant, un amoureux de l’humour et de voyages. Chaque rencontre, il pouvait délecter des petits messages plein d’humour et de joie. Sa vie était aussi de voyages. Du Yémen en Europe puis en Chine, il a voyagé à tous ses endroits pour son commerce mais aussi pour ses monuments.

Mgou namrehehou incha Allah amine. Pensées à sa tendre femme, Fatouma, ses enfants et sa famille.

Nakidine Mattoir