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Rachad 24 juillet 2021

Le bâtiment n’a jamais subi une rénovation depuis sa construction en 1957. Les premiers élèves de l’archipel avaient fait leur première entrée en 1963. En l’an 2001, un projet de réhabilitation de certains bâtiments avait été annoncé. Mais peu de personnes avaient vu la couleur des 50 millions pourtant versés par le gouvernement japonais et confiés à une association. Aucune enquête n’a été ouverte.

Des murs noircis sous le poids des moisissures, des blocs de béton qui lâchent au fil des années, des salles de classes en piètre état, le lycée Said Mohamed Cheikh offre, 64 ans après, un spectacle de désolation. Nul ne peut croire que cet établissement mythique qui a formé les élites du pays deviendra une masure à fenêtres ouvertes. Les eaux de ruissellement bloquent souvent l’accès aux lieux en temps de pluies.

Les vieux tables bancs offrent l’image d’un décor des années 1930. Peu de personnes pleurent aujourd’hui le sort du plus grand lycée du pays. Et ceux qui déplorent son état de délabrement compatissent juste avec les mots. Point barre. La cérémonie portant signature d’une convention de financement d’un projet de construction de 45 établissements publics (dont le lycée de Moroni) devrait ainsi marquer un tournant dans l’histoire de ce patrimoine commun.

Le lycée Said Mohamed Cheikh a été une grande référence dans la région Océan indien au milieu des années 1960. Le lycée faisait la fierté du pays. A l’époque, des dizaines de Comoriens des quatre îles y passaient leur scolarité à merveille.L’établissement a été l’une des marques de l’unité et de l’identité nationales. Tout y était. Des dortoirs, des laboratoires, des espaces sportifs, un réfectoire, une salle de gym, une bibliothèque et des salles de travaux pratiques étaient mis à la disposition des élèves.

Le pays ne disposant pas d’un fonds souverain de réhabilitation des infrastructures publiques, le lycée de Moroni deviendra orphelin des hommes et des femmes qui y ont profité de sa richesse et de sa splendeur ! Le bâtiment n’a jamais subi une rénovation depuis sa construction en 1957. Les premiers élèves de l’archipel avaient fait leur première entrée en 1963.En l’an 2001, un projet de réhabilitation de certains bâtiments avait été annoncé. Mais peu de personnes avaient vu la couleur des 50 millions pourtant versés par le gouvernement japonais confiés à une association.  Aucune enquête n’a été ouverte. On ignore comment ces fonds avaient été utilisés.

Un téléthon a été organisé. Les fonds récoltés, au milieu des années 2000, ont seulement permis de remplacer des portes éventrées, acquérir des outils informatiques ou rénover la bibliothèque « Ahamada Gauthier » du nom de cet illustre enseignant de philosophie, originaire de Fumbuni.

Un projet de réhabilitation visant à « améliorer les conditions d’apprentissage des élèves du lycée et les conditions de travail des enseignants » avait été annoncé en 2004. Mais aucun chantier sérieux n’a jamais été engagé à ce jour. Gageons que cette fois ci, à travers la convention signée le lundi 19 juillet entre le gouvernement comorien et l’Afd, le pays saura rendre justice à cet établissement qui a fourni la première matière grise du pays.

A.S.Kemba/ALWATWAN