Le troisième album de Dadiposlim, Mbelizi, raisonne comme une musique du monde, dans lequel chacun s’y retrouve. De la Rumba congolaise, du compas, du Bongo Flava et même du Mbalax chanté sur un océan d’amour fait de bonheur, de douleur, de rêve et de complaintes aux désirs inassouvis.
«Tu es le meilleur Dadi. Je suis fier de toi. Relève assurée, je dormirais tranquille», a déclaré l’auteur-compositeur Salim Ali Amir après la sortie de «Mbelizi», le troisième album de Dadiposim. Un message qui en dit long pour ces quatorze titres qui sonnent comme un hymne à l’amour et une complainte aux désirs inassouvis. C’est tout naturellement dès la pochette qu’on prend l’amour en pleine figure. C’est dans le bleu de la mer, sur une pirogue, que le patron du Label Twamaya House a transporté ses fans vers l’océan de l’amour où rêves, promesses, déchirement et douleurs, se mélangent et font vie. Au-dessus de la pochette, une croissante lune qui éclaire suffisamment les lyrics de cet album qui transporte facilement avec les doigts de fée du musicien Solam qui n’est pas à présenter dans l’univers musical comorien.
Les amateurs de vibes lovées sont bien servis notamment sur le
morceau «Fitina», parti pour être un tube. Des punchlines facile à
retenir sur une musique qui fait bien gouger. C’est sur le morceau
«Niviye» que Dadiposlim a vraiment fait parler son cœur avec un texte
coécrit avec le slameur Hicham Saïd qui a d’ailleurs porté sa plume sur
plusieurs titres de cet album. Ici, la température a monté d’un cran
avec un piano mélancolique où chaque note laisse la douleur des paroles
faire effets sur l’âme. «Niviye» a réveillé autant d’émotions en
touchant le problème des mariages arrangés qui continuent à briser des
cœurs et des familles. «Masihu nelala ruku katsunidja/ Nyandzo
zifudjumbiha zi tchafuka/ Nafusi yohudjia Mtsango nehuwona / Ngozidjuwo.
Ngami Mdrwadji randzi wanipva pandza/ Tsibadiliha roho ilembeleya/
Ngamdrumo lebesheleya Hohaho, Li hweshelezizeeee…Niviye, Nongoze,
leshawiri. Ndola ya pangwa nohanyu iri tsambaza/ Leo ngawe mihononi mwa
mdwadji/ Nguizo shoba horohoni/ Zini kaya homuwoni, Nidjulie Tabu yeka
ngoni ishiooooo».
Proche de la nouvelle génération, on imaginait bien un album fait
de featurings notamment avec son protégé Fahid le Bled Art, Ibou Black
ou Sky Miah mais cela n’a pas été le cas. Il a invité des artistes de sa
génération, Moumtaz dans Kinaza et Momoboss dans Fidjo la Coca. La
surprise fut l’invitation du chanteur de coupé décalé Boina Mze Boina
sur le morceau Bolingo. Deux artistes aux styles bien différents ont
posé chacun dans son univers musical pour une harmonie qui est allé
au-delà de l’attente. Les amateurs de la rumba ont trouvé leur dose dans
cet opus où la plume n’est pas suffisamment recherchée.
«Mbelizi est un don du ciel. Je l’écoute en boucle depuis sa
sortie et je n’arrive toujours pas à me faire une idée sur le meilleur
titre de l’album, tout est parfaitement bon. Ça me dépasse, chaque
morceau recèle une palette musicale qui fait voyager à travers le monde.
C’est juste l’écriture que je trouve être à la portée de tous sans un
petit peu de shinduwatsi à la Trambwe. C’est le seul petit bémol sur
cette album de la maturité», a déclaré un fan de l’artiste.
L’auteur de l’album Twamaya vient de pondre un album du monde
avec une diversité de genres musicaux. On y trouve de la Rumba
congolaise, du compas, du Bongo Flava et même du Mbalax dans le morceau
Laila dont le clip est déjà disponible. Tourné au pays de la Téranga,
Laila mélange la culture comorienne et Sénégal et fredonne même quelques
paroles en Wolof. Toutefois, on remarque facilement que Dadiposmil
n’est pas dans son élément avec un Mbalax loin derrière les propositions
magistrales des artistes de ce genres que sont les Yousou N’Dour,
Coumba Gawlo ou encore Alioune Mbaye Nder.
Comme pour ses deux derniers albums, Dadiposlim a beaucoup loué
la femme bien qu’il n’ait fait aucun featuring avec une chanteuse.
Dans
Laila, Taratibu, Niviye ou encore Kinaza, Dadiposlim et ses musiciens
ont fait de la femme leur source d’inspiration et la décrit comme d’un
ange aux caractères irréprochables. Dans un monde où l’argent fait
bouger toute les lignes, Dadi, décrit la femme comme sa vraie richesse.
«Nitrulize, nirahatse sheyfuba/ Nipvihize Nyandzo zinitowe nahuzuni/
Idjimize, Idjimize ye beramu yamahaba, wedira ya hangu. Hayna wandzao
Tamani, Utadjiri wangu Ndawe sha tsi mali», a déclaré Dadiposlim dans le
titre Taratibu.
La musique comorien s’annonce bien sucrer en ce début d’année. Pas facile de faire un classement pour ces nombreux albums qui viennent de sortir. En matière de production, c’est une première en Union des Comores. De décembre à février on peut citer, «Mshinda» de Victorious Awax, «Mfu wa Mbwa de Titi le Fourbe, «Le Blues des sourds-muets» de Soeuf Elbadawi, «10%» du rappeur de 10 ans Rayad, «D.L.M» de Zayone, «Le Coffre Volume 3» produit par Don-D qui est d’ailleurs celui qui a produit le plus d’album en ce début d’année.
Source: Mahdawi Ben Ali / Alwatwan
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