Le « doyen » laisse derrière lui deux enfants et un immense vide dans la presse comorienne après 43 années de carrière riche et passionnante. L’enterrement est prévu ce matin à Moroni.
L’ancien journaliste a rendu l’âme dans l’après-midi de ce mardi 27 juin, jour d’Arafat, à Moroni à l’âge de 67 ans. Le « doyen », comme on l’appelait affectueusement, est l’un des grandes voix de la radio et fait partie de la deuxième génération de la presse comorienne après celle incarnée par feu prince Said Ali Kemal. De retour de Mayotte, Ben Abdou Said Soilihi intègre la Radio Comores en 1978 peu après le renversement du régime du feu président Ali Soilihi. L’homme n’a jamais quitté la maison de radio, logée, à l’époque, à l’actuel siège du ministère de l’Intérieur, avant son transfert à son nouveau site de Vwadju. Ben Abdou y laissera un riche héritage perpétué par d’anciennes grandes voix de la Radio Comores comme Faouzia Ali Amir, Said Ali Mouigni, Hassani Mze, Massoundi Said ou encore aujourd’hui, Abbas Moindjié, actuel rédacteur en chef de l’Ortc.L’ancien journaliste, fidèle à son métier, accumulera, durant ses 43 années de carrière, une notoriété exceptionnelle, côtoyant presque tous les chefs d’Etat et les grandes personnalités du pays.
De l’inauguration du Palais du peuple en 1985, à l’arrivée de Yasser Arafat en 1986 à Moroni en passant par la visite de François Mitterrand en 1990, Ben Abdou avait une voix inégalée et captivante pour les auditeurs qui consommaient à cœur joie ses émissions et les speech du doyen. «Ben Abdou était la voix unique qui te permet, par sa voix, de vivre l’évènement à distance, au même titre que le spectateur présent », a réagi hier soir l’historien Nakidine Mattoir. Commentateur respecté des matches de football, il a été un as de la grande publicité et gravera son nom dans la mémoire de nombreuses générations de jeunes nées après les années 1990. Fort de son talent d’orateur et sa capacité unique à manier les mots en Shikomori dans tous ses reportages et ses face-à-face avec tous ses invités venant de tous les milieux, Ben Abdou deviendra une légende et une grande référence de la radio et un maître des journaux en langue nationale. Le « doyen » laisse derrière lui deux enfants et un immense vide dans la presse. L’enterrement est prévu ce matin à Moroni. Nous y reviendrons sur cette grande bibliothèque de la presse comorienne dans nos prochaines éditions.
Source : A.S.Kemba /Alwatwan
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